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Publié par Alain Lequien

   Après ma visite à l’église Saint-Nicolas de Châtillon-sur-Seine pour admirer les vitraux du miracle de saint Jacques le Majeur, il est temps de poursuivre mon entrainement pour mon prochain départ sur le Chemin. Le temps passe si vite…

   Me rendant à Chaume-les-Baigneux, je passe par Villaines pour voir une étrange croix de pierre percée dont personne ne connait l’origine, et une stèle que je n’ai pu déchiffrer. Encore de nouvelles recherches à faire.

   À l’ancienne gare du « tacot » de Chaume, on peut admirer de nombreuses pierres levées (rien à voir avec les menhirs). L’une est taillée avec deux visages, un peu à l’africaine. Ici passait une dérivation du tramway départemental à voie métrique qui allait de Varois à Baigneux-les-Juifs. Il fonctionna de 1893 à 1934. Les horaires étaient assez élastiques. Voici ce que racontait un habitant du lieu : « Les horaires dépendaient d’abord du nombre de manœuvres nécessitées par le dépôt ou la reprise de wagons de marchandises en cours de trajet. Les horaires dépendaient aussi des fortifiants absorbés avant le départ au bistrot d’Aisey (Aisey-sur-Seine), puis au bistrot de Vaurois (Bremur-et-Vaurois), par les mécaniciens et quelques voyageurs amoureux de la bouteille, puis il fallait monter la côte de Semond et bien chauffer la machine. Après Vaurois, on était astreint au régime sec jusqu’à Baigneux, mis à part le château d’eau situé à Chaume (Chaume-les-Baigneux), gare de ravitaillement en eau de la machine ».

   À la sortie du village, j’aperçois dans une taillerie une machine sciant la pierre. L’occasion d’engager la conversation avec un jeune tailleur issu des Marcs d’Or (Dijon) qui réalise un évier dans un bloc. Du beau travail. Un peu plus loin, c’est avec un artisan. Il vient s’approvisionner sur un chantier. Il m’apprend que la région est propice à son métier avec la présence de nombreuses carrières.

   L’entrée du « vrai » parcours passe en lisière de forêt longeant des cultures. Le temps est mitigé, frais avec une alternance de soleil et d’averses. En passant à certains endroits, le vent souffle en rafales et pique le visage.

   Je fais un détour dans le village de Fontaines-en-Duesmois, et découvre un ancien manoir rénové par des Belges. « Il ne se visite pas », me dit une dame du cru. L’ancien ermitage du XVIe siècle, construit sur une source, serait bâti, selon la tradition, sur un ancien lieu de culte païen. Ce monument est classé aux monuments historiques.

   Reprise du chemin dans les bois. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, l’armée d’occupation avait construit une tour de guet en bois dont la plateforme était située à trente mètres de haut. Construite en octobre 1940, elle fut peu utilisée. Constituée de deux structures entremêlées, elle nécessita l’emploi de nombreux résineux de grande taille. Ceux-ci étaient tellement gros que les chevaux utilisés à cette besogne eurent beaucoup de peine à les déplacer. Peu avant la Libération, la Résistance l’a fait sauter à l’explosif.

 

  Le cheminement se poursuit, alternant des passages boueux ou recouverts de feuilles. Aux anciennes carrières, je découvre d’étonnantes maisons de carriers. Je fais le parallèle avec les Charbonniers de la Forêt de Chaux (Jura) qui vivaient dans des maisons de bois, matériau qu’ils travaillaient. Ici, les carriers vivaient dans des maisons enterrées dans des buttes, consolidées avec de la pierre trouvée sur place.

   Après un passage rapide à Jours-les-Baigneux, retour vers l’ancienne gare de Chaume pour reprendre la voiture après 18 km d’une balade enrichissante.

   À suivre… Alain, Bourguignon la Passion.

 

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